Spirit of the Century est un jeu pulp bien connu aux USA, mais c’est aussi, et surtout le jeu phare du système Fate, qui débarque en France, avec près de 10 ans de retard. Pour tout savoir sur Sotc/Fate, ou presque, c’est par ici…
Faites vous votre Opinion …
Le « Century Club », quelque part dans le premier tiers du XXeme siècle. Un siècle de machines, de sciences et de bouleversements, ou tout s’annonce possible. Le meilleur…comme le pire. Heureusement, les membres du Century Club veillent. Des jungles de Bornéo aux salons londoniens, des sommets de l’Empire State Building aux plaines mongoles, ils (et elles) mettent leurs talents et leur inventivité au service de l’humanité…
Spirit of the Century (SotC) est un jeu d’inspiration « pulp » dans la plus grande tradition d’aventures exotiques et d’action débridée. Mais c’est aussi (surtout ?) l’arrivée en France d’un système générique « séminal », plébiscité outre atlantique depuis une dizaine d’année… et tout, et tout. Le mieux est donc que vous vous fassiez votre idée, ô incrédule lecteur. Pour commencer, le « SRD » (les règles complètes, hors background et illustrations) de SotC est disponible ici.
Vous pouvez ainsi découvrir le jeu, et même y jouer. Si vous voulez passer à la vitesse supérieure, l’édition papier (tirée à 800 exemplaires) est disponible en prévente ici.
Pour suivre la finalisation, le mieux est de vous abonner à la page ulule de financement du jeu. Enfin, vous pouvez jeter un œil à la preview de la version papier. Maintenant, passons au reste.
Pourquoi Fate lave plus blanc ?
Le système Fate est un système « générique » né il y a une dizaine d’année du système FUDGE. Plébiscité par les joueurs (et non par de grandes marques de machines à laver – le cerveau) aux USA, collectant les prix, il a été une source d’inspiration « séminale » pour énormément de jeux qui ont suivi, notamment le principe des « aspects », prenant le pas sur celui des « compétences » et autres caracs
FATE commence donc au début des années 2000 avec l’idée de créer un « système naturel »…c’est à dire avec moins de » vas y totor, t’as + 14 à l’attaque »
…et plus de…
« La pointe de l’épée passe au ras de ton front, laissant une très mince cicatrice qui te fait serrer les dents et déchire son pourpoint « .
Bref, l’idée était de créer un outil de jeu « transparent » qui ne passe pas par des moulinettes numériques mais produise directement ce qui est utile. Du vrai jeu de rôle quoi. Un système basé sur les mots: c’est la qu’interviennent les Aspects.
FATE utilise donc des dés…heu…FATE: sur leurs faces, pas de points ni de chiffres, mais des + et des -.
Enfin, FATE, c’est un équilibre très fin dans le « partage » des « compétences narratives ». Le MJ reste le MJ avec ses prérogatives (ouf!), mais le joueur n’est plus frustré dans sa créativité. Il peut lui aussi invoquer des aspects des autres éléments du jeu en sa faveur, par exemple. Dans le sens inverse aussi, le MJ peut aussi essayer d’empiéter sur le territoire du joueur, pour la bonne cause, en lui proposant des « points FATE » pour l’activation de ses aspects (« dis, tu n’étais pas » intolérant à l’intolérance » toi ? Tu sais que ce sont des fanatiques, la secte du singe écarlate, non ?).
On reste dans le JDR donc, mais on épure, on affine, on raffine.
Si vous ne nous croyez pas, consultez ce qu’en dit la communauté….
Spirit of the Century, jeu phare du système Fate
Mais revenons à Spirit of the Century (SotC). Ce fut l’un des premiers jeux Fate publiés, en 2007, et reste probablement l’un des plus réputés. Notez aussi que le jeu a donné lieu a un jeu de plateau et à plusieurs romans.
Vous y interprétez les membres du « Century Club », qui, quelque part entre les deux guerres mondiales, parcourent le monde pour traquer les méchants.
Déjà traduit en italien, le voici enfin en français, un travail de Vivien Feasson, grand connoisseur de Fate, assisté d’une horde de relecteurs tout aussi (ou presque, ou plus) avisés, et en tout cas zélés, recrutés sur la communauté Fate VF google plus.
La maquette VF, mitonnée avec amour par julien de Jaeger (maquette bien connu du milieu), va plus loin que la minimaliste VO (comme vous pouvez le voir en preview). Elle reprend les illustrations originales de Sir St-Pierre ( et non Saint Clair comme j’ai pu le dire) ainsi que quelques illustrations de la Version Italienne.
Bref, avec ce jeu, vous aurez de quoi découvrir Fate et faire vos premières armes, en attendant la « boite à outil » que sera le livre contenant les principes de Fate 4. Et notez bien que si SotC est rédigé dans « l’ancienne » version de Fate, l’essentiel y est.
Encore du pulp ! Moi j’aime pas le pulp
Enfin, pour ceux qui marmonnent à propos du pulp, il est vrai que le terme est tellement galvaudé en France aujourd’hui qu’il convient de s’y arrêter. Non, « pulp » n’est pas synonyme d’aventures « kitch » a base de cascades et d’intrigues grotesques.
Les pulps (ces magazines américains populaires, au papier de mauvaise qualité, d’ou le nom) sont pratiquement à la base des genres de la SF et de la Fantasy modernes, et toujours d’actualité.
Conan le barbare y est né. Cthulhu également, mais aussi le Capitain future (Capitaine Flam). Tous les grands noms de la fantasy (Clark Ashton Smith), de la SF (Van Vogt, Bardbury – les chroniques martiennes), et du fantastique (Robert Bloch – Psychose) y sont pratiquement passés. Quand même.
Alors « kitch », non.
D’un romanesque suranné, oui.
Comme les démêlés amoureux d’Indiana Jones avec une espionne du III Reich a bord d’un zeppelin ou dans les catacombes du temple des templiers (ou ceux de la princesse Leia avec Han Solo, sur fond de rébellion galactique).
Malgré cela, il faut aussi (surtout) ne pas perdre de vue que la littérature pulp était souvent « engagée » et portait une vision du futur, souvent positive. En tout cas, les héros pulps vivent dans un monde qui a un avenir, et pas seulement, comme aujourd’hui, uniquement un présent. Ils surfent sur la crête de la vague historique, levant le voile sur les possibles, car à leur époque, tout semble l’être.
Il en découle souvent un fond de confiance dans l’avenir qui peut nous sembler naif, et qui est témoigne en tout cas d’un dynamisme dans lequel on serait bien avisé de se ressourcer, aujourd’hui.
En conclusion: mangez du pulp, et du bon !
Le pdf complet du livre est disponible sur google play pour une poignée d’euros