Danger Patrol, le (grand) petit frère caché de Blades in the Dark

La hype, c’est un peu comme un iceberg. Le plus gros se cache souvent en deçà, dans le temps. C’est particulièrement le cas pour Blades in the Dark, qui, Dixit John Harperl a pour origine un « petit » jeu publié autour de 2010 qui à suscité bien des enthousiasmes, déjà. Un petit jeu qui n’a pas perdu de son intérêt au contraire: la preuve il commence à faire son retour….

Danger Patrol, le JDR en mode arcade

Dans DP, vous incarnez des personnages de séries télé désuètes, super-héros d’un monde en noir et blanc. ou l’action est reine. Beaucoup se sont focalisé sur la thématique : de la SF rétro, type années 50. Mais c’est bien sous le capot qu’est l’intérêt: non seulement émuler des histoires cinématiques, mais extraire le meilleur d’une partie, sans temps mort.

Contrairement à d’autres jeux, DP le fait en renversant la base du JDR habituel. Ici, vous n’optimisez pas vos chances de réussites sur la base de la réalité. Tout vous incite, au contraire, à maximiser la prise de danger. En clair : au plus vous prenez (décrivez) de risques, au plus vos chances augmentent (au plus vous obtenez de dés). Immédiatement, cela change tout.

Evidemment, au plus vous prenez de risques, au plus les catastrophes se produisent…mais ce n’est pas vraiment un probleme, tant que vous obtenez plus de dés. Le rythme va donc crescendo mécaniquement.

Les personnages ne sont pas typés par des données numériques, mais par des actions particulières qui « brisent les règles ». A la façon d’un film, le « caractères » des personnages est donc introduit mécaniquement sous la pression. Comme ces utilisations sont limitées, il faut les « recharger » au cours des interludes.

Bref, à sa sortie, Danger Patrol à suscité pas mal de Hacks (dont quelques uns traduits en français)…et débouché sur la création de Blades in the Dark.

Blades in the Dark, l’héritier

Superficiellement, les similitudes entre Danger Patrol et Bitd commencent avec la mécanique des dés (réussites sur 4-6) et la façon dont les « menaces » ne progresse mécaniquement que lorsque les joueurs agissent. Mais on comprend que cela va bien au delà.

Mais blades in the Dark poursuit surtout le même objectif que Danger Patrol : Harper explique la philosophie de Blades in the dark : tout est fait pour jouer en mode « arcade » : passer d’un niveau a un autre, envoyer les trucs que les joueurs veulent, et n’en retirer que du concentré de fun.
On est déja exactement dans la philosophie de Danger Patrol. Mais il précise que tout le système pousse les joueurs à agir dangereusement, dans le but de créer un film d’action échevelée (même si vous pouvez modérer le niveau de « réalisme »). 
C’est le cas des jets d’engagement et surtout des flashbacks, comme des « stats » qui donnent le joueur gagnant, dans la pire situation, dans au moins 25 % des jets.

Danger in the dark ?

On ne sera donc pas surpris d’apprendre que Blades in the Dark influence en retour Danger Patrol, qui donne lui aussi naissance à de nouveaux hacks
Les flashbacks par exemple sont une innovation de Blades in the dark, non présente dans DP, tout comme les jets d’engagement, et pourraient facilement etre introduits. En effet DP s’est concentré uniquement sur les « coups », et le reste étaient laissés un peu à l’abandon.

C’est ce que font, partiellement, plusieurs hacks.

Twilight Patrol est probablement le plus avancé, et ressemble à une version « épurée » de blades in the dark. D’autres comme Shadow Patrol conservent les « dés de rolistes » de Danger Patrol et introduisent des innovations à la marge. Dans tous les cas l’hybridation donne une sorte de Blades in the Dark ultra-vitaminé, qui colle parfaitement à l’esprit d’un Star Wars par exemple.

Ca tombe bien puisqu’il existe un hack et que je l’ai traduit/adapté. Pour le prochain post…avec une ébauche de ce a quoi pour ressembler un mode « full arcade »….

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